IANG est un projet visant à promouvoir et défendre la liberté et l'équité des créations techniques et artistiques contre les méfaits de la « propriété intellectuelle » et de l'économie de marché. IANG est aussi le nom d'un contrat de licence permettant aux créateurs qui partagent ces valeurs de garantir la liberté et l'équité de leurs créations.
IANG est l'acronyme récursif de IANG Ain't No GNU (IANG n'est pas GNU) en référence au projet GNU à l'origine du mouvement des logiciels libres. IANG ne s'oppose pas à GNU, mais veut aller plus loin dans la définition et la protection des libertés liées aux créations.
Pourquoi une autre licence alors qu'on a déjà les GPL, LAL, Creative Commons, etc. ?
Bien que ces licences dites libres marquent un progrès majeur par rapport au modèle propriétaire, nous pensons qu'aucune d'entre elles ne permet de garantir certaines libertés fondamentales, sans lesquelles nous considérons qu'une création n'est pas vraiment libre.
Pour citer Richard Stallman, « si nous confondons le pouvoir et la liberté, nous échouerons à défendre la vraie liberté ». Or sur le plan économique, nous pensons que la liberté d'accaparer un bénéfice en vendant le travail d'autrui sans le rétribuer n'est pas une liberté, mais un pouvoir. Sur le plan démocratique, nous pensons que la liberté de contrôler le travail d'autrui n'est pas une liberté, mais un pouvoir. Pour nous, une création ne peut pas être libre si certains s'approprient le contrôle de sa gestion ou de son économie.
La licence GNU GPL et les autres licences dites libres favorisent l'exploitation économique des auteurs, ne donnent pas aux clients le droit de connaître, et encore moins de choisir l'usage de leur contribution financière, mettent en difficulté les éditeurs livrés à l'économie de marché, et ne donnent pas aux auteurs d'une création collective le droit de participer à égalité aux choix concernant leur travail commun.
Pourquoi « IANG n'est pas GNU », qu'est-ce que IANG apporte de plus ?
D'abord, IANG concerne non seulement les logiciels, mais aussi les inventions, les œuvres artistiques et littéraires, et plus généralement tout type de création relevant de la propriété intellectuelle ou industrielle.
Ensuite, IANG applique les principes de liberté et d'ouverture non seulement à la création, mais aussi à son économie. Il ne s'agit pas seulement d'ouverture des sources, mais aussi d'ouverture des comptes, pas seulement de création libre, mais aussi de prix libre. IANG garantit donc aux clients et donateurs la liberté de connaître et de décider l'usage de leur contribution financière.
Enfin, IANG défend l'équité de la création et de son économie, en permettant la participation démocratique des auteurs aux décisions artistiques ou techniques, et celle des clients, donateurs et investisseurs aux décisions économiques.
IANG permet aux auteurs non seulement de diffuser sans limitation leur création, de profiter de contributions d'autres auteurs, et d'utiliser eux-mêmes d'autres créations équitables, mais aussi de participer démocratiquement aux choix techniques ou artistiques concernant la création, et de faire dépendre leurs éventuelles rétributions de la volonté directe du public plutôt que de celle d'intermédiaires économiques.
IANG permet aux usagers non seulement d'utiliser, d'analyser, de modifier et de partager librement la création, mais aussi d'accéder librement aux informations comptables liées à son commerce, et de participer démocratiquement aux choix économiques concernant leur éventuelle contribution financière.
Qu'apporte IANG aux éditeurs ?
Avec IANG, les éditeurs sont d'abord les usagers eux-mêmes. Par conséquent, l'édition de créations IANG n'est pas orientée vers la recherche du profit mais vers la satisfaction des usagers. Par rapport aux autres licences dites libres, IANG favorise cependant l'implication financière des usagers, rend inutile la dépense mercatique, et pérennise l'investissement en prévenant son exploitation déloyale.
Qui sont les auteurs de IANG ?
Le projet IANG a été initié par Patrick Godeau, à la suite de réflexions et discussions sur les limitations des créations dites libres. La licence a été rédigée avec la contribution juridique de Mélanie Clément-Fontaine (juriste, doctorante en droit privé).
Quelle est la validité juridique de la licence IANG ?
La licence IANG a été validée en conformité avec le droit français par Mélanie Clément-Fontaine, juriste spécialiste du droit des créations immatérielles, auteure de la partie juridique de la Licence Art Libre, et d'un mémoire sur la licence GNU GPL.
Où sont les créations sous licence IANG ?
Le projet IANG ne concerne pas des créations particulières, mais la création en général. C'est pourquoi la promotion des valeurs passe avant celle des œuvres. Cependant, en cherchant bien, vous pourrez trouver çà et là diverses créations sous licence IANG. Voyez par exemple le site de l'association Musique Libre.
IANG impose des conditions pour le commerce, n'est-ce pas une restriction de liberté ?
Au contraire. Le marché est moins une liberté qu'un rapport de force. Faire payer les clients tout en ne payant pas les auteurs, ce n'est pas la liberté mais l'injustice. Pour IANG, une création n'est libre que si chacun est libre d'accéder à ses comptes et de décider du montant et de la destination de son financement, tout comme chacun est libre d'accéder à sa composition et de décider des modifications qu'il y apporte. Il s'agit simplement d'appliquer le principe du copyleft à l'économie de la création.
Quels sont les projets concrets de IANG pour le futur ?
Nous n'avons pas de plan tout prêt pour la domination du monde ;-) Notre premier objectif est de lâcher l'idée de création équitable dans la nature et de voir ce qu'elle va devenir, faisant en cela confiance au principe du partage d'idées qui fonde notre démarche. L'étape suivante sera bien sûr la mise en pratique de ces idées à travers la production et la distribution de créations équitables par des sociétés d'auteurs, des associations d'utilisateurs, ou d'autres structures encore à imaginer. Peut-être prendrons-nous part à de telles aventures, ou peut-être en serez-vous les acteurs...
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